Torture, conditions de détention inadaptées et usage excessif de la force, la Guinée sur la sellette! Tortures et traitements dégradants dans des maisons carcérales, quel est le sort réservé aux prisonniers? En Guinée, les droits des détenus semblent être violés aux yeux de tous. Pour la plus part des cas, ce sont des détenus politiques accusées de d’infractions de droit commun.
Outre la lenteur de la procédure en cours, des détenus dénoncent des cellules exiguës où ils croupissent dans le silence confrontés notamment à la faim, la maladie et parfois la mort. Dans son dernier rapport Human Rights Watch dit avoir interrogé de nombreux détenus en détention préventive depuis quatre ans. Presque tous les ont confié qu’ils se trouvaient là en partie sur la base d’aveux qui leur avaient été arrachés sous la torture.
Pour inverser cette tendance, il faudrait notamment combattre l’impunité qui permet trop souvent aux exactions de se poursuivre sans entrave. Aux yeux de bon nombre de personnes interrogées par Human Rights Watch, le fait que les atteintes aux droits de l’homme sous le premier président de Guinée, Sékou Touré, n’ont pas été combattues a ouvert la voie à une perpétuation de ces mêmes violations sous la présidence de feu Lansana Conté.
Si le pouvoir veut empêcher que l’impunité ne s’insinue en profondeur, le gouvernement guinéen doit immédiatement ouvrir des enquêtes et punir, conformément aux normes internationales, les crimes commis par les forces de sécurité et des civils. Il doit en outre ouvrir sans délai des enquêtes indépendantes à propos des accusations de torture et de mauvais traitements sur des personnes en garde à vue.
Il est capital que la traduction en justice des auteurs de violations des droits de l’homme jouent un rôle central. Les partenaires comme la France, les Etats-Unis et l’Union européenne devraient commencer à appeler, tant en public qu’en privé, le gouvernement guinéen à ouvrir des enquêtes et, s’il y a lieu, à punir les responsables des violations de droits dans les prisons.
Bien que beaucoup de Guinéens assurent que les conditions sur le plan des droits de l’homme se sont améliorées depuis la période de feu Sékou Touré, ces régimes ont affiché un bilan médiocre en la matière, caractérisé par des exactions et une répression, notamment l’arrestation et la détention de leaders et de partisans de l’opposition, la torture des personnes en garde à vue accusées de délits de droit commun et le harcèlement des journalistes.
Oui au gouvernement guinéen de prendre ses responsabilités!
Reconnaître et condamner l’usage excessif de la force par les forces de sécurité tout comme par des civils lors des manifestations politiques, Ouvrir immédiatement des enquêtes et punir les auteurs et leurs complices conformément aux lois en la matière, les crimes commis, notamment les cas de meurtres, de viols, d’agressions et de vols. Si ces recommandations sont prises en compte, le président Alpha Condé aura gagner le pari, celui de gouverner autrement.
A bon entendeur salut
Kadiatou Soumah/ Journaliste